En nous, il existe une toile invisible, tendue depuis l’aube de notre formation dans le ventre maternel.
Cette trame constituée de fascia et tissée de fibres fines, souples et élastiques, épouse chaque organe, chaque muscle, chaque os…
Anatomiquement et physiologiquement les fascias forment un système de communication corporelle, transmettant des informations mécaniques et biochimiques dans tout le corps.
Constitués de tissus conjonctifs leurs noms varient selon les endroits du corps. Certains sont plus connus comme le péricarde autour du cœur ou la plèvre autour des poumons… Les fascias forment autour de chaque structure une enveloppe protectrice, sorte “d’airbag”, qui module et assouplit la relation avec le monde extérieur.
Les recherches récentes montrent leur rôle dans la proprioception, la régulation du mouvement et la circulation de fluides.
Cette trame vivante n’est pas seulement anatomique : elle est un pont entre toutes nos dimensions.
D’un point de vue sensorielle et mémorielle, les fascias enregistrent les microtraumatismes, les postures, les tensions émotionnelles. Ils gardent la “mémoire du corps”, parfois avant même que la mémoire consciente ne soit formée. Ils parlent dans des murmures : une tension ici, une chaleur là, une pulsation qui revient comme une marée. Les écouter, c’est permettre à notre être de se souvenir.
Les libérer, c’est faciliter un chemin d’expression à des histoires enfouies pour tisser des ponts de communication cohérents entre le ressenti corporel et la conscience.
D’un point de vue plus symbolique, les fascias deviennent une “toile originelle” qui relie toutes les parties de soi, comme un tissage de l’Être.
Dans un chemin de profondeur écouter les fascias revient à entendre le langage premier, avant les mots. Les sensations qui en émergent peuvent ramener à l’origine de soi : ce lieu avant les blessures, où l’identité profonde est intacte. En ce sens ils sont cette langue maternelle du corps, antérieure à tout mot.
Entrer en résonance avec les fascias c’est revenir à notre tissage 1er , c’est sentir qu’on est relié à nous-même, à la Terre, à notre lignée et aux plans sensibles.


